Skip to content

Exposition KIMONO au Musée du Quai Branly Jacques Chirac

Dans l’exposition « Kimono » au musée du Quai Branly Jacques Chirac, Anna Jackson présente deux modèles de kimonos de la collection « Wafrica », concept de l’artiste camerounais Serge Mouangue. Wa, le mot le plus ancien du Japon, qui signifie « harmonie, paix », se poursuit en Africa dans le nom de ce projet artistique, une des multiples réalisations de ce designer et plasticien, basé  Paris et naviguant continuellment entre France, Japon et Afrique de l’Ouest. Pour Serge Mouangue, dont l’un des principaux axes de recherche est l’identité culturelle, le kimono représente un héritage planétaire et un extraordinaire espace de liberté. « Wafrica » interprète les formes traditionnelles de ce vêtement dans sa forme féminine, réalisé par des couturiers

Japonais, en wax, coton imprimé coloré extrêmement populaire en Afrique et aujourd’hui fabriqué dans différents pays dans le monde, et bogolan, tissu africain orné de motifs réalisé à l’aide de boue fermentée, avec des teintes terriennes de marron, noir, beige et jaune clair. Serge Mouangue souligne ainsi les similitudes entre les cultures traditionnelles du Japon et du continent africain. Il a identifié entre autres l’animisme, la notion de clans et les interactions sociales sous-tendues par une forte hierarchisation. Il invente avec ces costumes une sorte de contrée imaginaire, insistant sur le fait qu’une identité culturelle est essentiellement nourrie d’échanges.

Apparu il y a plus de mille ans, le kimono – littéralement « ce qui se porte » – incarne aux yeux des Japonais la culture et la sensibilité nationales. C’est au début de l’ère Edo (1603-1868) qu’il devient l’habit traditionnel par excellence, porté par l’ensemble des Japonais, indépendamment de leur statut social ou de leur genre. Un âge d’or qui voit l’extraordinaire développement de sa production et la naissance d’une culture de la mode grâce à l’engouement du monde du spectacle. Célébrités et élégants de l’époque – acteurs de kabuki en tête – devenant alors les premières icônes de mode japonaises.

S’il atteint timidement les côtes européennes à la fin du 17e siècle, c’est dans les années 1850, avec l’ouverture du Japon au commerce extérieur, que le kimono s’exporte vers un Occident alors fasciné par son caractère exotique. L’enthousiasme soulevé par sa forme ou ses tissus transforme profondément et radicalement la mode du continent quelques décennies plus tard. Dépassant par la suite son statut de symbole, désavouant son caractère traditionnel et intemporel, il ne perdra rien de sa superbe entre les ciseaux des plus grands stylistes du monde entier (comme chez John Galliano ou Alexander McQueen) ou dans les rues de l’archipel, revisité de façon innovante et parfois subversive par de jeunes Japonais.

L’exposition conçue par le Victoria and Albert Museum de Londres revient sur cette histoire, celle d’une tenue emblématique, intimement liée à celle du Japon. Le kimono sous toutes ses coutures, ou le portrait d’un vêtement résolument moderne, à travers les siècles et les continents.

Découvrez l’histoire de ces étoffes non genrées revisitées de façon innovante et subversive par de jeunes créateurs.rices à travers les collections du Victoria and Albert Museum et les interviews inédites d’Anna Jackson, commissaire de l’exposition, et de Serge Mouangue, artiste et créateur de mode.

Musée du Quai Branly Jacques Chirac

Share this